ECRITS SANS PRETENTION

Phil du Nord

Ce matin j' achète le journal, et là , en première page, que lis-je?

L' immobilier baisse encore!

De quoi me laisser coït!

Imaginez mon angoisse de petit propriétaire.

A ce train de baisses, n' allais-je pas bientôt me heurter au plafond ?

Je décide illico de téléphoner d' une cabine à mon notaire, dont je tairai le nom mais qui est célèbre pour ses cravates.

« Maître rassurez moi, est il vrai que l' immobilier baisse , ? »

« oui, cher client , ça bouge beaucoup dans l' immobilier »

« Mais cet immobilier s' il se meut , ne va t' il pas devenir mobilier? »

« Pas de danger, à moins d' être construit sur un sol meuble »

«  mais que s' est il passé? »

«  la crise cher monsieur, la crise, elle nous a frappés de plein fouet , la hausse des prix est en baisse et la baisse est en hausse , autant dire que la dégringolade des prix fait grimper la baisse. Or sachez que plus la baisse grimpe et plus ça baisse.

« Bigre, rendez lui la monnaie de sa pièce à cette impudente »

« Nous n' avons plus un sou vaillant pour ce faire!Et de toute façon, aujourd'hui une pièce ne vaut plus grand chose. » »

Alors je suis rentré chez moi laissant le notaire jouer au yoyo avec les fluctuations du marché, et là, mesdames et messieurs, figurez vous que mon appartement du troisième étage était au rez de chaussée!

Le concierge me dit que je n' avais pas à me plaindre car depuis la baisse de l' immobilier les gens du rez de chaussée et des deux premiers étages étaient coincés sous terre.

«  et vous, votre loge de...l' ex rez de chaussée? »

«  peu importe il est bien connu que le concierge est dans l' escalier! »

Finalement depuis la baisse, je me retrouvais avec un jardin devant mon balcon. Mais le déclarer eut provoqué une hausse du bien, ce qui m' aurait privé de jardin .

N' étant pas spéculateur, je m' accommode de cette baisse , tout comme mes voisins du sous sol qui ont un accès direct sur le métro.

Finalement cette crise avait du bon, témoin cet ouvrier d' une cimenterie qui me disait avoir fait fortune dans la vente de lits depuis qu' il avait confronté à un un lit sans ciment. Et cet autre, qui après avoir été congédié sine die, profitait de congés illimités à Saint Dié.

Bref, tout un petit monde à qui la crise profitait et qui profitait de la crise.

D'autres s' en tiraient plus mal, la crise,donc le manque, les privait de leur gagne pain, : la crise d' hystéries et de nerfs réduisaient psychologues et neurologues au chômage alors que la crise de confiance frappait de plein fouet les politiciens!

Sans parler des jeunes, en crise d' adolescence, et qui prenaient tous un coup de vieux.

Mais nous savons tous que la crise est passagère et que rien ne sert de faire crise mine, tout finira pas s' arranger.

 

 

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